"La poésie devient chanson quand elle colle à la vie, lorsqu'elle se fait miroir des idées,des préoccupations du moment." G.Moustaki.

8.26.2017

Mikis Theodorakis - Chansons pour Andreas - Poèmes

 
   I. TU ES GREC

Tu redeviendras encore ce que tu étais une fois.
Tu dois le redevenir et tu devras connaître les larmes,

Afin que ton humiliation soit totale
et que la soumission s’étende jusqu’au pied des montagnes.

Tu es Grec. Oui, Grec, tu l’es.
Tu bois la trahison avec le lait.
Tu bois la trahison avec le vin.
Ton humiliation doit être totale.

Tu dois voir,
tu dois devenir,

ce que tu étais une fois,
ce que tu redeviendras encore.


II. NOUS SOMMES DEUX

Nous sommes deux, nous sommes deux, huit heures ont sonné
éteins la lampe les gardiens frappent, ils reviendront le soir

L’un va devant l’un va devant, les autres suivent
puis le silence et suit alors toujours le même refrain

Ils frappent deux, ils frappent trois, ils frappent mille et treize
tu as mal et moi j’ai mal, qui donc a le plus mal
le temps viendra qui nous le dira.

Nous sommes deux, nous sommes trois, nous sommes mille et treize,
nous chevauchons le temps
avec le temps avec la pluie, le sang se sèche dans les plaies
la douleur un clou perçant.

Justicier, sauveur
nous sommes deux, nous sommes trois, nous sommes mille et treize.


III. LE TEMPS DE VOIR

Ils t’ont raconté tant de mensonges,
Ils te mentent ce jour comme ils mentent toujours
et demain tu entendras encore des mensonges.

Ce sont des mensonges que racontent tes ennemis
mais les amis aussi te cachent la vérité.

Les menteurs te promettent une fausse gloire,
mais les amis aussi te cajolent de fausses vérités.

Où iras-tu avec ces faux rêves, dis-moi où ?
Il est temps de t’arrêter,
temps de chanter,
temps de pleurer et de souffrir,
temps d’ouvrir les yeux.


IV. L’ABATTOIR

À midi ils tapent dans le bureau,
je compte les coups, je porte au compte le sang.

Je suis un animal de boucherie enfermé dans l’abattoir,
aujourd’hui c’est mon tour, demain sera le tien.

Le soir sur la terrasse ils tapent Andréas
je compte les coups, je porte au compte la douleur.
Et le mur nous réunit à nouveau,
tac-tac c’est toi, tac-tac c’est moi,

dans la langue sans mots cela signifie
je tiens le coup, je tiens bon.

La fête commence dans nos cœurs,
tac-tac c’est toi, tac-tac c’est moi.

Notre abattoir sent le thym
et notre cellule le ciel rouge.

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